mercredi 12 avril 2017

Le Poison de Colombus

A l'époque Romaine et notamment sous le Principat, la Gladiature est un outils de propagande et de pouvoir indéniable. Il permet de faire étalage de sa richesse en organisant des combats très onéreux, mais également de son statue sociale et de ses prétentions électorales. Cette dernière notion poussera d'ailleurs les empereurs à légiférer sur "les Jeux" afin d'empêcher des nobles trop zélés de briguer des postes en soudoyant l'électorat par des jeux fastueux. 
Caligula est un des empereurs qui, avec Commode, aura le plus apprécier le sang de l'arène. Il faut dire que les passions s'y déchainent. Comme aujourd'hui certain son "ultra" de tel ou tel club de foot, on supporte tel ou tel gladiateur, voir tel ou tel type de gladiateur. Car il existe plusieurs types de gladiateur (Hoplomaque, Secutor, Retiaire...). 

Caligula
Empereur de 16 mars 37 - 24 janvier 41

Intéressons nous aux Mirmillons et aux Thraces et plus précisément à leurs spécificités. Le Traces est un Parmularii gladiateur avec le bouclier Parma (de petite taille), alors que le Mirmillon lui est un Scutarii gladiateur avec le bouclier Scutum (grande taille comme les légionnaires). Caligula est un "Fan" des Thraces. Il ira jusqu'à exiger que les protections des Mirmillons soient allégé afin d'assurer plus de victoires à son type de gladiateur : les Thraces.


Malgré tout le Mirmillon Columbus enchaine les victoires. Ce Gaulois Nîmois (né à Nemausus) vient de la plèbe. Sa carrure de tailleur de pierre est un atout dans l'arène. 
Caligula irrité par cette progression que rien ne semble arrêter fomente sa perte. Il l'invite à ses frais aux fête du printemps en l'honneur du dieu Liber : les Liberalia. Il le programme en Primus (le combats le plus glorieux) contre son Thraces Sabinus. Le combats est épique. Et Columbus en sort victorieux. Légèrement blessé à l'épaule il rentre au Ludus (centre de formation des gladiateurs) se faire soigner par le médecin.

Pollice verso ou Bas Les Pouces de Jean-Léon Gérôme, 1872

Malheureusement ce dernier, soudoyé par Caligula dont la colère ne s'apaise pas, soigne la blessure avec une décoction à l’arsenic. Columbus décédera dans d'atroces souffrances.
Caligula connu pour son souci de ne laisser aucune trace, fera exécuter le médecin par la garde prétorienne. Vaniteux et enfin satisfait de sa vile victoire sur le champion, Caligula nommera la décoction "le poison de Columbus".