lundi 10 août 2009

20 juillet 1944

Le complot du 20 juillet 1944 est un événement historique de premier ordre. Il est la manifestation la plus spectaculaire et inattendue de la réalité de la résistance allemande au régime nazi. Cet attenta à la bombe sur la personne d’Adolf Hitler est particulier parce qu’il est perpétré par de hauts dignitaires allemands, notamment de nombreux gradés de la Wehrmacht.

Si les Alliés avaient bien compris l’avantage de laisser Hitler à la tête du pouvoir exécutif à la fin de la guerre, les représentants de la Wehrmacht avaient eux aussi perçu le danger qu'il représentait pour leur pays. Car ne vous y trompez pas, les motivations de cet attentat sont certes de destituer Hitler afin de négocier un paix avec les alliés mais également de sauvez une certaine conception d’un état allemand bourgeois voir aristocratique.

Ce plan qui vise à faire exploser une bombe dans le bunker d’Hitler était orchestré par Claus von Stauffenberg. Ce Colonel de la Wehrmacht brillait pourtant pour ces états de service sur les campagnes de l’Est et notamment une blessure conséquente en Afrique qui le prive d’une main et d’un œil. Stauffenberg, issue de l’aristocratie Prussienne, n’a pas toujours été anti nazi. Il loue l’arrivé de Hitler au pouvoir en 1933 comme beaucoup d’allemand à cette époque qui voient en lui le seul homme capable de redonner à l’Allemagne sont intégrité sur la place internationale. Et ce n’est qu’en 1944 qu’il constat l’impasse dans laquelle l’Allemagne s’engouffre. Une question est donc à poser : Si Hitler n’avait pas mené l’Allemagne à sa perte, Stauffenberg aurait il perpétrer cette attentat ? Sans doute que non. Car bien que le problème des camps fut soulevé par les résistants, ils n’étaient pas leur motivation première.

Le complot du 20 juillet vise donc à l’élimination d’Hitler et au déclanchement du plan Valkyrie par la suite. Cette opération doit permettre aux insurgés de prendre la contrôle des forces armées de Berlin et ainsi de perpétrer un véritable coup d’état qui emprisonnerait les représentants nazis et rallierait chaque province du pays à la cause. Par métonymie, on appelle aussi opération Walkyrie le complot lui-même.

Idéalement la bombe devait tuer Hitler, Himmler et Goering. Mais l’attentat fut de nombreuse fois retardé par l’absence de l’une des cibles dans les différentes réunions. Stauffenberg décide malgré tous de mettre le plan à exécution le 20 juillet alors que Himmler n’est pas présent. Rapproché de Hitler depuis plusieurs mois, il participe aux réunions qui ce tienne au Wolfsschanze (le cartier général d’Hitler). Deux charges explosives placées dans une sacoche au pied de la table de réunion ; un détonateur britannique à acide (10 à 15 minutes de délais). Déclanchement du plan Valkyrie à l’issue, prise du pouvoir au soir du 20 juillet, constitution d’un nouveau gouvernement (auquel participe activement Stauffenberg). Fin de la guerre pour Aout 1944.

Mais qu’est ce qui n’a pas marché ?

Premièrement la réunion est avancée d’une demi-heure, suite à la visite de Mussolini. Stauffenberg doit alors préparer la bombe dans la précipitation. Puisque, au vue de la configuration du bunker, on lui a assuré qu’une charge suffirait, il n’en prépare qu’une. Or suite à des travaux en cours, la réunion n’a pas lieu dans le bunker mais une cabane adjacente. Les fenêtres sont ouvertes, il fait très chaud en Pologne cet été de 1944. De toute évidence la déflagration ne sera pas suffisante, la pression devait se contenir dans le bunker et tuer tous ses occupants. La cabane et ses fenêtres ouvertes ne joueront pas cet effet aggravant. Stauffenberg qui n’est pas artificier l’ignore et puis de toute façon il est trop tard.
La table sous laquelle est posée la bombe est en bois massif. La sacoche est d’ailleurs déplacer derrière un gros pied central après que Claus l’ai placé à proximité du Führer. Au moment de l’explosion, Hitler discute de la situation du front russe, au nord de la carte et donc presque à l’opposé de la bombe. 12h42 elle explose, tuant quatre personnes, dont le générale Schmundt, blesse sévèrement neuf autres. Hitler souffre que d'éraflures et de contusions.

Le plan Valkyrie est bien lancer mais la confirmation de la mort du Führer se fait attendre et l'opération n’est pas lancée dans des délais suffisant. Il semble que si cela avait été fait sans hésitation le coup d’état aurait fonctionné sans la mort d’Hitler.

Stauffenberg est arrêter est fusillé au soir du 20 juillet. L'excution a lieu dans la cour du Bendlerblock. Les derniers mots de Stauffenberg auraient été « Vive l'Allemagne sacrée! ». Parmi les 200 personnes qui furent exécutées à la suite de l'échec du complot se trouvent un Generalfeldmarschall (Erwin von Witzleben), 19 généraux, 26 colonels, deux ambassadeurs, sept diplomates, un ministre, trois secrétaires d'État ainsi que le chef de la police criminelle. Il faut ajouter à ces hommes plusieurs dirigeants de haut rang (Oberpräsidenten, Polizeipräsidenten, et Regierungpräsidenten).

Les autres conjurés étaient le général Ludwig Beck, le général Friedrich Olbricht, le général de division Henning von Tresckow, Paul von Hase, le général Carl-Heinrich von Stülpnagel, le général Helmuth Stieff, le préfet de police de Berlin Comte Wolf Heinrich von Helldorf, Carl Goerdeler, Alfred Delp, le lieutenant-colonel Robert Bernardis, Carl Szokoll, le comte Hans-Jürgen von Blumenthal, Adam von Trott zu Solz, Gottfried von Bismark et la princesse Marie Vassiltchikov.

Erwin Rommel et Günther von Kluge, étaient au courant de l'attentat et furent contraints au suicide. Erwin von Witzleben, membre de la conspiration, fut pendu après un procès devant le Volksgerichtshof, presidé par Roland Freisler. Le général Erich Hoepner subira le même sort le 8 août, dans la prison de Plötzensee.

Si cet opération fut un échec elle n’est pas dénuée d’intérêt ni de conséquence. Elle permet au peuple allemand de faire valoir ces héros dans une période de leur histoire difficile. De nos jours, Claus von Stauffenberg est célébré comme un héros et un symbole de la résistance allemande au régime nazi. De 1933 à 1945, 32 500 allemands sont condamnés à mort et exécutées, la plupart du temps pour motifs politiques.




Il est temps que maintenant quelque chose soit fait. Toutefois, celui qui ose faire quelque chose doit être conscient que c'est bien en tant que traître qu'il entrera dans l'Histoire allemande. Cependant, s'il s'abstient d'agir, il serait alors un traître face à sa propre conscience .


Claus Schenk Graf von Stauffenberg

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